mensonges d'été / sommerlügen


Anna Valenn x la Nouvelle / VO
Bach is Back, The Piano Guys
"Ich kann nicht ohne Dich. Nicht wegen der Wäsche; ich wasche, trockne und falte sie. Nicht wegen des Essens; ich kaufe es ein und bereite es zu. Ich putze im Haus und gieße den Garten.

Ich kann ohne Dich nicht, weil ohne dich alles nichts ist. Bei allem, was ich in meinem Leben gemacht habe, habe ich daraus gelebt, dass ich Dich hatte. Hätte ich Dich nicht gehabt, hätte ich nichts zustande gebracht. Seit ich Dich nicht habe, bin ich mehr und mehr und schließlich völlig verkommen. Zum Glück hatte ich einen Unfall und bin zu Sinnen gekommen.

Es tut mir leid, dass ich Dir nicht alles über meine Lage gesagt habe. Dass ich alleine geplant habe, wie ich mit dem Leben Schluss mache. Dass ich alleine entscheiden wollte, wann ich das Leben nicht mehr aushalte.



(Sommerlügen) Mensonges d'été, Bernhard Schlink(Geschichte) Nouvelles traduites par Bernard Lortholary, Coll. du Monde Entier, Gallimard; aussi en format poche - Sept histoires de mensonges omissions et autres arrangements. De la subtilité, une hauteur de vue. Une lecture émouvante, apaisante, et qui fait grandir.



Elle posa la main sur la sienne, mais en regardant le paysage. "Pourquoi sommes-nous ainsi... Je ne sais pas comment dire ? Nous avons changé.

- En bien ou en mal ?"

Elle retira sa main, se pencha en arrière et le fixa. "Je n'en sais rien non plus. Nous avons perdu quelque chose et gagné quelque chose, non ?

- Perdu l'innocence ? Gagné la lucidité ?

- Et si la lucidité était bonne et néanmoins la mort de l'amour ? Si l'on ne pouvait se passer de la foi toute bête en l'autre ?

- La vérité, dont tu dis que tu as besoin comme d'un sol ferme sous les pieds, n'est-elle pas toujours lucide ?

- Non, la vérité à laquelle je pense et qu'il me faut n'est pas lucide. Elle est passionnée, parfois belle, parfois laide, elle peut te rendre heureux et peut te torturer, et toujours te rendre libre. Si tu ne t'en aperçois pas tout de suite, tu t'en rends compte au bout d'un temps." Elle hocha la tête. "Oui, elle peut vraiment te torturer. Alors tu pestes et tu voudrais ne pas l'avoir rencontrée. Mais ensuite il t'apparaît clairement que ce n'est pas elle qui te torture, mais ce dont elle est la vérité.

- Je ne comprends pas." La vérité, et ce dont elle est la vérité : que voulait dire Anne ?