et bam ! bang! (peindre, pêcher & laisser mourir / the painter)

Folsom Prison Blues, Johnny Cash

Anna Valenn / VO
Her hand stirred, woke up. Crept stealthily up under the loose leg of the shorts, worked inward, found me. I don't wear underwear unless it's like some formal event.

My dick was as surprised as I was. Kind of embarrassed. She brushed it with the curled backs of her fingers then pounced. Squeezed and tapped. Amazing how fast an embarrassed cock, one with ethics, social sensibilities and all sorts of reasons to just stay home, amazing how fast it can forget everything and plunge for the prize at a hundred miles an hour. Must be how a venerable, canny trout feels when it triggers on an elk hair caddis - somewhere in its pea brain it knows, knows, this is probably not a good idea, but Fuck it. Also, she was- what? Ten years older than Alce would be, but still, she was young. I shuddered. She- It wasn't right. Any of it.

"Uhh," I said...


"I want you to see me naked. No painting. A person seeing another person."


"Uhh," I said. "I haven't had much luck lately."

"You don't need luck, dummy. I just want you to look at me. C'mere."

She gave the head one more friendly squeeze and took my hand and led me through the screen door into the bedroom.




The Painter, Peter Heller / PEINDRE, PÊCHER & LAISSER MOURIR, trad. de l'américain par Céline Leroy, pour les éditions Actes Sud, en format poche Babel. Roman d'évasion. Issu d'une famille de bûcherons, Jim Stegner est un peintre coté, pêcheur de poissons, et justicier ardent. Vue d'ici, histoire assez improbable, servie par une écriture magnétique, bien joliment traduite.



Sa main a remué, s'est réveillée. S'est faufilée furtivement sous la jambe ample du short, s'est frayé un chemin, m'a trouvé moi. Je ne porte pas de sous-vêtements à moins d'une occasion formelle.

Ma queue était aussi surprise que moi. Un peu  gênée.  Sofia l'a effleurée du revers de la main avant de s'engager. Elle a serré, donné de petites tapes. C'est fascinant, vraiment 
fascinant de voir combien une queue gênée, avec une éthique, des sensibilités sociales et toutes sortes de raisons de rester chez elle, peut tout oublier d'un coup et se précipiter vers le gros lot à cent mille à l'heure. C'est ce que doit ressentir une  truite noble et futée quand elle gobe une mouche en  poils d'élan - quelque part dans son cerveau gros comme un petit pois, elle sait, elle sait, que ce n'est sans doute pas une bonne idée, mais tant pis. Et bam ! Sans parler que Sofia avait... quoi ? Dix ans de plus que l'âge d'Alce si elle avait été vivante, mais quand même, ça faisait jeune. J'ai frissonné. Elle... ce n'était pas bien. Rien de tout ça ne l'était.

"Hum," ai-je dit.

"Je veux que tu me voies nue. Sans tableau. Un être humain qui regarde un autre être  humain."

"Hum. Je n'ai pas eu beaucoup de chance ces derniers temps." 

"Tu n'as pas besoin de chance, idiot. Je veux juste que tu me regardes. Viens là."

Elle a donné une pression supplémentaire au gland, puis m'a pris par la main et m'a conduit dans la chambre.