c'étaient des camélias qui fleurissent en hiver (tsubaki - le poids des secrets) +1

Tokyo Kiss, Arthur H
Anna Valenn aime les +1ers romans
"C'était le premier hiver à Nagasaki. Yukio reçut une lettre de son père lui annonçant qu'il devrait rester en Mandchourie plus longtemps que prévu. Yukio était déçu. Sa mère attendait son mari sans se plaindre. Personne ne savait pourquoi il devait rester plus longtemps là-bas et mon père n'en disait rien du tout.

Un soir, je sortis pour me promener comme d'habitude dans le bois en souhaitant que Yukio soit là. Je fus heureuse de l'apercevoir à l'autre bout du chemin. Nous nous sommes approchés de la pierre et nous nous sommes assis.

Je dis :

- Je suis désolée que ton père ne revienne pas encore.

Il se taisait. Je tremblais de froid.

- Tu ne portes qu'un chandail ! cria-t-il.

Il portait un gros manteau de son père. Il l'ouvrit pour que je puisse m'y réchauffer. Bien que son geste m'ait étonnée, je m'appuyai contre sa poitrine. La chaleur courait dans mon corps.

Couverte du manteau, je restais immobile. J'entendais le vent souffler doucement dans les feuilles de bambous. La tranquillité et la paix étaient entre nous et autour de nous. Le temps s'arrêtait. 

Je voyais les boutons de camélias, bien tenus par les calices. C'étaient des camélias qui fleurissent en hiver. Dans la campagne près de Tokyo, quand il neigeait, je trouvais les fleurs dans le bois de bambous. Le blanc de la neige, le vert des feuilles de bambous et le rouge des camélias. C'était une beauté sereine et solitaire."


Tsubaki, Aki Shimazaki Tome 1 de la pentalogie LE POIDS DES SECRETS publié chez Léméac/Actes Sud ; en format poche Babel. - Brève note de (re)lecture bientôt. 


Je confesse maintenant la vérité. Ce n'est pas la bombe atomique qui a tué mon père. C'est moi qui l'ai tué. C'est une coïncidence que la bombe atomique soit tombée le jour de sa mort. Il semble qu'il serait mort ce jour-là d'une manière ou d'une autre. Je n'ai aucune intention de me défendre du crime que j'ai commis. Dans les circonstances, je n'avais pas d'autre choix que de le tuer, même si c'était un parent exemplaire et qu'il n'y avait rien de mal entre nous.