merci mon chéri (wasurenagusa - le poids des secrets)

Tokyo Kiss, Arthur H
A l'entrée du cimetière, Yukio s'exclame :
- Il est grand ! 

Je dis : 
- La prochaine fois je te montrerai aussi le temple M. où mes ancêtres sont enterrés. Le cimetière est beaucoup plus grand que celui-ci. 

Anna Valenn x Fan de Mini Séries

Il me demande : 
- Où est-il ?

Je réponds :
A Tokyo, dans le quartier où mes parents habitent.
Je me courbe devant une pierre pour lire les lettres. J'entends Yukio dire derrière moi :

- Où est la nôtre maman ?

- Nous n'avons pas de tombe, répond Mariko.

- Qu-est-ce que ça veut dire ? Nous n'avons pas d'ancêtres ?

- Nous en avons, mais nous ignorons qui ils sont.

Il se tait un moment. Mariko dit brusquement : 
- Yukio, je vais bientôt épouser monsieur Takahashi.

J'en ai le souffle coupé. Elle continue :
- Nous habiterons ensemble tous les trois. Monsieur Takahashi t'aime beaucoup.

Yukio reste silencieux, longtemps.
- Monsieur Takahashi... dit-il enfin.

Je me retourne vers lui. Il dit :

- Moi aussi, je vous aime beaucoup. Je savais que vouliez épouser ma mère, mais pouvez-vous me promettre une chose ?

Il est sérieux. Son regard et ses paroles me rappellent le prêtre étranger. Mariko est sur le point de me dire quelque chose. Je fixe Yukio dans les yeux :

- J'écoute.


Il dit :
- Je veux que vous promettiez de ne jamais faire pleurer ma mère.

- Yukio ! s'écrit Mariko.

Elle est stupéfaite. Je prends les mains de Yukio : 
- Oui. Je te le promets. C'est entendu !

Il sourit enfin et saute à mon cou. Je le serre fort dans mes bras.


Wasurenagusa, Aki Shimazaki, Tome 4 de la pentalogie LE POIDS DES SECRETS publié chez Léméac/Actes Sud ; en format poche Babel. - Brève note de lecture bientôt. 



Mon père est décédé en 1955. Ma mère, l'année suivante. Selon la loi, leur avocat a communiqué avec moi pour régler la succession. Je me suis rendu à Tokyo et j'ai reçu l'argent qu'ils avaient gardé en banque. Ensuite, je suis allé au temple M. payer les frais d'entretien de la tombe de nos ancêtres. Et après, je suis allé à l'hôtel de ville m'informer sur tous les orphelinats de la ville. Je les ai visités un à un en distribuant l'argent de mes parents. Quand je suis revenu à Nagasaki, Mariko m'a dit : "Vivant ou non, le prêtre apprécie ce que tu as fait. Merci mon chéri."