mademoiselle chambon

Fanny Ardant et moi, Vincent Delerm
Anna Valenn, Le Blog
Puis il la fit entrer dans la chambre des parents. Elle était également impeccable. Il expliqua comment, quoiqu'il eût toute liberté dans la maison, il préférait dormir sur le canapé, en bas. Qu'occuper cette pièce en haut - il eut alors un geste doux, ou timide de l'épaule - lui paraissait tenir du sacrilège. Il vit Véronique regarder la paire de bottes, dans un coin, à côté de l'armoire paysanne, ces texanes pour lesquelles Anne-Marie avait craqué avec aplomb, comme par défi, un demi-mois de salaire. Vous connaissez l'histoire ? demanda-t-il. Oui ? Elle pense à présent qu'elle a fait une connerie. Moi, je continue de trouver que c'est un beau geste. Un beau geste de femme.



Mademoiselle Chambon, Eric Holder aux éditions Flammarion, et en format Poche - Il est portugais, maçon et marié à Anne-Marie, un fils, Kevin. Elle, c'est Véronique Chambon, l'institutrice de l'école communale, joue du violon muet, et voilà voilà, à la campagne, une histoire banale de folle attraction, à l'époque où l'on comptait ses sous en francs, traitée avec beaucoup de délicatesse.
Au contraire, la regardant, il pensait à l'été.
Elle rirait, et les cheveux dénoués, tout autour 
d'elle, brouilleraient le soleil d'une fin d'après-midi.

Adapté à l'écran par Stéphane Brizé, avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon dans les rôles principaux. 

À la cantine, un midi, elle essaya de mettre au propre, avec un papier et un stylo, l'emploi du temps d'Antonio. Quand elle vit, noir sur blanc, ce qu'elle était en train de faire, quand elle eut constaté, surtout, qu'elle se souvenait des dates, des heures, elle en resta comme effarée.